Lʼagrobiodiversité ou diversité des plantes cultivées, élément essentiel de la sécurité alimentaire, paraît aujourdʼhui menacée par les mutations contemporaines mondiales, régionales et locales de lʼagriculture.
Quatre grandes menaces pèsent sur lʼagriculture béninoise dont la plus importante est lʼinexistence de schéma clair de diffusion semencière.
Seuls des savoirs paysans tels que le marquage culturel de certaines variétés et des pratiques fondées sur des déterminants anthropo-économiques ont permis de conserver cette diversité.
Face à lʼampleur de plus en plus importante des défis liés à la modernité, ces patrimoines deviennent insuffisants et aléatoires pour conserver lʼagrobiodiversité malgré la timide implication des encadreurs agricoles.
Nécessité de politiques claires soutenant des actions concertées entre différents acteurs pour garantir une gestion dynamique de la diversité agricole, gage de sécurité alimentaire.
L’agriculture béninoise est lourdement handicapée par des contraintes dont les plus importantes sont l’absence d’un schéma clair pour les systèmes semenciers, la « dictature » des cultures industrielles, l’abandon et la disparition des pratiques et savoirs locaux, les flux migratoires inter-régions et transfrontaliers, la forte empreinte du marché dans la définition des nouveaux objectifs de production des producteurs
Nécessité de mener et de renforcer les actions d’accompagnement et les mesures compensatoires pour freiner les impacts négatifs de certaines mutations.
Il urge de définir une politique semencière fiable avec une nécessité d’actions concertées entre les différents acteurs (recherche, ONG, projets de développement, paysans, institutions financières et décideurs) pour rendre durable l’agriculture béninoise et assurer la sécurité alimentaire des ménages ruraux pauvres.
Baco, M.N., Biaou, G., Pinton, F., Lescure, J.P., 2007. Les savoirs paysans traditionnels conservent-ils encore lʼagrobiodiversité au Bénin ? Biotechnol.Agron.Soc.Environ 11, 201–210.