Dans les milieux urbains, les espaces verts (EV), qu’ils soient d’origine naturelle ou artificielle, offrent de nombreux avantages écologiques, économiques et sociaux. Pourvoyeurs de bien-être aux citoyens, ils contribuent à une meilleure qualité du cadre de vie et à l’attractivité des villes, en offrant des espaces de rencontre, de loisirs et d’exercice physique et en renforçant ainsi la cohésion sociale. Ils contribuent de ce fait tant à l’amélioration de la santé physique et mentale des citoyens qu’à la lutte contre les changements climatiques en absorbant le gaz carbonique (CO2) et en émettant de l’oxygène (O2). De plus, les EV non seulement réduisent la pollution atmosphérique en absorbant les polluants de l’air et en produisant de l’air frais aux populations, mais aussi et surtout offrent de nombreux autres avantages comme la réduction de quelques îlots de chaleur en fournissant de l’ombrage, la diminution du bruit urbain en absorbant le son, et la gestion des eaux pluviales en absorbant l’eau de pluie et en la filtrant dans le sol.
Compte tenu de toutes ces fonctions et services des EV, l’OMS a recommandé un ratio de 10 à 12 m2 d’EV/habitant afin de garantir le bien-être des citoyens. Au Bénin, Amontcha et al. ont évalué la richesse en espaces verts publics des villes du grand Nokoué au sud-Bénin (Abomey-Calavi, Cotonou, Ouidah, Porto-Novo et Sèmè-Kpodji). De même, Natta et al. ont identifié dans la ville de Parakou au Nord-Est du Bénin, l’importance, l’origine et les formes d’utilisation des espèces végétales des parcelles habitées. En dépit de ces travaux, il y a une insuffisance d’informations sur les EV au Bénin, par exemple sur leurs caractéristiques et fonctions. Ce fait rends difficile l’évaluation de leur contribution à la qualité de la vie urbaine, à la conservation et à la protection de la biodiversité, à la santé publique et à l’économie locale. Par ailleurs, cela pose un véritable problème pour leur gestion, leur développement, puis rend difficile l’installation et l’implantation de politiques publiques efficaces en matière de leur aménagement et de leur protection.
La présente étude vient compléter les données et informations souvent lacunaires, incomplètes et/ou obsolètes disponibles sur les EV. Certes, elle se concentre de façon particulière sur les localités urbaines de la commune d’Abomey-Calavi notamment sur les arrondissements d’Abomey-Calavi, d’Akassato et de Godomey. L’étude ambitionne d’inventorier et de caractériser les EV existants et les sites propices (réserves administratives) pour l’installation de nouveaux EV dans ces localités urbaines. Dans la présente étude, le terme espace vert (EV) est utilisé pour désigner tout espace aménagé, doté d’espèces végétales telles que des arbres, des arbustes ou des plantes herbacées et ayant pour fonction principale de servir d’espace de détente, de rencontre, de jeux, etc. Par conséquent, il s’agit des EV récréatifs.
L’étude vise à produire des données sur l’état des lieux des EV dans les localités urbaines de la commune d’Abomey-Calavi. Elle s’inscrit dans le contexte de l’initiative de « Renaturation de la ville d’Abomey-Calavi : vers une ville nourricière et biodiversifiée ». L’initiative est portée par la Mairie d’Abomey-Calavi et la Direction Départementale du Cadre de Vie et des Transports, en charge du Développement Durable de l’Atlantique. Elle est réalisée et exécutée par ACED avec l’appui technique et financier du Programme des Petites Initiatives (PPI)1 du comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN).